Rythme soutenu, défis à relever, trajets fatigants : votre vie professionnelle mobilise toutes vos forces. Mais avez-vous pensé à vous accorder, au moins une fois par semaine, un moment rien qu’à vous, qui vous permette de pratiquer une activité sportive ou artistique ? C’est en septembre que l’on peut s’inscrire et ainsi s’engager à prendre un peu de temps, tout au long de l’année, pour un apprentissage personnel.
Pour ma part, j’ai choisi le chant. C’est une discipline très complète, qui poursuit un objectif artistique tout en transformant, au passage, le physique et le mental de la personne qui la pratique.
Ayant moi-même attendu fort longtemps avant de tenter cette aventure, je sais par expérience que l’on peut y avoir renoncé pour de mauvaises raisons. Si vous avez envie depuis toujours de travailler votre voix sans jamais l’avoir osé, je vous encourage à reconsidérer très sérieusement votre position !
Travailler sa voix, pourquoi ?
Il existe de nombreuses raisons de travailler sa voix :
- pour aborder le répertoire lyrique
- pour enrichir sa voix lorsqu’on chante du jazz ou de la variété
- pour gagner en endurance lorsque l’on chante en chorale
On aborde le chant avec des motivations d’ordre artistique mais on découvre rapidement que cette discipline vous apporte sur bien d’autres plans ! Lorsqu’on devient chanteur-chanteuse, on appréhende son corps tout à fait différemment. On prend conscience, petit à petit, que son corps est son instrument de musique, un instrument que l’on développe, dont on joue et dont on prend le plus grand soin.
Voici quelques uns des bénéfices que vous apporte le travail de la voix :
- une meilleure posture, une meilleure conscience de soi
- une respiration maîtrisée, qui apporte le calme et la confiance
- un développement musculaire, particulièrement au niveau abdominal
Tout cela vous semblera particulièrement utile si, dans votre vie professionnelle ou personnelle, vous ressentez le besoin d’améliorer les points suivants :
- prise de parole en public
- capacité à résister aux situations de stress
- confiance en soi
Chanter, oui mais quoi ?
Il est possible de développer sa voix quelque soit le genre musical que l’on affectionne. Vous pouvez, comme moi, choisir l’apprentissage en conservatoire si vos goûts musicaux sont éclectiques. Mais si vous refusez d’aborder le répertoire lyrique, il vaut mieux vous tourner vers des cours particuliers ou une structure associative. Personnellement, je chante de tout avec un égal plaisir et je passe sans souci de l’opéra au jazz. Vous connaissez vos limites : parlez de vos goûts avec le professeur dès votre première rencontre.
Quels sont les pré-requis ?
Certains professeurs vous diront qu’il n’y en a aucun ! Même le fait de savoir lire une partition n’est pas une obligation pour démarrer le chant. Évidemment, cela dépend des structures : il faut lever le doute en posant la question d’emblée, quitte à se faire ré-orienter vers un enseignant qui vous prendra tel(le) que vous êtes.
Pour ma part, mon premier contact avec un professeur de chant remonte à 2011. Le secrétariat du conservatoire m’avait donné un RDV pour une audition à laquelle je me suis présentée, en début d’année. Le professeur qui m’a reçue m’a coupée très rapidement lorsque j’ai commencé à chanter : visiblement, m’écouter n’avait pas grand intérêt. Cependant, loin de rejeter totalement ma candidature, il me proposa de me livrer à des exercices d’imitation : il émettait des sons que je devais tenter de reproduire. En dix minutes, il s’était fait une opinion : je pouvais chanter, il suffisait pour cela que je travaille. Il me recommanda une enseignante avec qui je devais développer ma voix pendant un an en cours particuliers, après quoi il me serait possible de tenter à nouveau l’entrée au conservatoire. C’est ce que je fis et les choses se déroulèrent exactement comme il me l’avait prédit.
Un professeur de chant, après avoir écouté votre voix, qu’elle soit totalement brute ou déjà un peu travaillée, saura vous dire ce que vous pouvez attendre de l’apprentissage du chant. Et lorsque vous aurez commencé, vous saurez très rapidement à quoi vous en tenir concernant vos perspectives. Pour ma part, en quelques mois j’ai vécu une révolution. J’avais un petit filet de voix pur et clair : ma voix est devenue large et puissante.
Pour terminer, je vais tenter de vous décrire un ressenti particulièrement intéressant à vivre lorsque l’on a développé sa voix.
Depuis l’enfance, vous évoluez dans l’espace et percevez vos limites corporelles. Peut-être même avez-vous eu l’occasion, lors d’une formation, une thérapie, un cours de théâtre, de danse ou de taï chi, de travailler sur cette notion de limites corporelles, de votre espace personnel. Si tel est le cas, on vous a sans doute expliqué que votre être ne se termine pas exactement là où vos membres s’arrêtent : l’air que vous déplacez lorsque vous êtes en mouvement, le souffle que vous expirez, c’est un prolongement de vous. La fluidité d’un mouvement lent et continu peut vous faire « être » d’une façon très différente qu’une position immobile et repliée.
Lorsque vous chantez et que vous avez acquis la capacité à projeter votre voix dans l’espace, sans micro mais avec vos seules aptitudes physiques, il se produit le phénomène suivant : vos limites reculent, votre personne « va plus loin », au sens propre comme au sens figuré. Votre présence en est accrue. L’expression « remplir une salle » prend là tout son sens… C’est une expérience très grisante, que je vous souhaite d’avoir l’occasion de vivre à votre tour.